Soudan : Rupture des relations diplomatiques avec les Emirats Arabes Unis 

Le Soudan a officiellement rompu ses relations diplomatiques avec les Emirats arabes unis, mardi, les accusant de fournir des drones aux Forces de soutien rapide (FSR), auteurs présumés de frappes récentes contre Port-Soudan, siège provisoire du gouvernement. Ces attaques ont visé des infrastructures vitales : aéroport, base militaire, station électrique et dépôts de carburant, plongeant la ville dans le chaos.

Port-Soudan, longtemps épargnée par les combats, subit depuis dimanche une vague d’attaques de drones. La ville, par laquelle transite l’aide humanitaire et qui abrite des milliers de déplacés, est désormais à bout de souffle. La compagnie nationale d’électricité signale des coupures de courant, tandis que les stations-service encore fonctionnelles sont prises d’assaut.

Le général Abdel Fattah al-Burhane, chef de l’armée, a dénoncé une “agression émiratie” et promis de “vaincre cette milice et ceux qui la soutiennent”. Le ministre de la Défense a quant à lui qualifié l’implication des Emirats de “crime contre la souveraineté du Soudan”.

Les drones, allant de modèles artisanaux à des appareils sophistiqués, sont devenus l’arme principale des FSR du général Mohamed Hamdane Daglo, également connu sous le nom de « Hemedti », qui ont perdu plusieurs positions, dont Khartoum. Leur objectif est de couper les lignes d’approvisionnement de l’armée. Mardi, un drone a frappé la section civile de l’aéroport de Port-Soudan, forçant l’arrêt des vols.

D’autres régions ont été touchées comme à Kassala, des infrastructures civiles ont été visées, et dans l’ouest du Darfour, un bombardement sur le camp de déplacés d’Abou Chouk a fait au moins six morts. La famine y progresse, selon l’ONU.

Malgré les accusations, Abou Dhabi nie toute implication. La Cour internationale de justice a d’ailleurs rejeté lundi une plainte du Soudan pour complicité de génocide, se déclarant incompétente.

Le conflit, qui a éclaté en avril 2023 entre l’armée et les a déjà fait des dizaines de milliers de morts, 13 millions de déplacés et provoqué ce que l’ONU qualifie de “pire catastrophe humanitaire au monde”.