Le Niger a de nouveau été endeuillé par une attaque sanglante attribuée à des groupes jihadistes. Vendredi 20 juin, plusieurs dizaines de civils ont été tués dans la localité de Manda, située dans la région instable de Tillabéri, à la frontière du Mali et du Burkina Faso.
Selon des témoins locaux, l’attaque s’est produite alors que des villageois assistaient à un prêche religieux dans la soirée. « On parle de dizaines de morts », a confié un habitant sous couvert d’anonymat. Un autre a confirmé que le bilan était lourd, bien que les chiffres précis n’aient pas encore été officiellement communiqués.
Une association de jeunesse locale a indiqué que plusieurs blessés et survivants ont été évacués vers Téra, chef-lieu du département, où ils reçoivent actuellement des soins.
Une source sécuritaire a fait état d’un bilan dramatique : 71 villageois tués, dont quatre enfants du chef du village, ainsi que des habitations entièrement incendiées par les assaillants. Certains rescapés n’auraient survécu qu’en simulant leur mort, dissimulés sous les corps des victimes. Cette même source soupçonne le groupe Etat islamique d’être responsable de l’attaque.
Jusqu’à lundi après-midi, aucune communication officielle n’avait été faite par les autorités nigériennes. Une source locale a toutefois assuré que l’armée s’était déployée dans les environs de Manda, bien que les forces de sécurité évitent parfois d’intervenir immédiatement après les attaques, de peur de tomber dans des embuscades.
Cette nouvelle attaque survient au lendemain d’un autre assaut meurtrier dans la même région : jeudi, 34 soldats nigériens ont été tués à Banibangou, à la frontière malienne, lors d’une offensive menée par plusieurs centaines d’hommes armés.
