Huit civils ont été tués dans la nuit de mardi à mercredi à el-Facher, dans l’ouest du Soudan, lorsqu’un drone des Forces de soutien rapide (FSR) a visé un abri où des habitants s’étaient réfugiés, selon un médecin de l’hôpital universitaire de la ville. L’établissement, l’un des derniers encore fonctionnels, peine à faire face alors que les combats s’intensifient.
Le médecin, qui a requis l’anonymat pour des raisons de sécurité, a précisé que les communications dans la ville sont coupées, l’obligeant à utiliser une connexion satellite pour alerter sur la situation, selon l’AFP.
Depuis avril 2023, le Soudan est plongé dans une guerre dévastatrice entre l’armée du général Abdel Fattah al-Burhane et les FSR dirigées par le général Mohamed Hamdane Daglo. Le conflit a déjà fait des dizaines de milliers de morts et provoqué une catastrophe humanitaire majeure, qualifiée par l’ONU de pire crise au monde aujourd’hui.
El-Facher, capitale de l’Etat du Darfour-Nord, est la dernière grande ville de la région encore hors de contrôle des FSR. Assiégée depuis mai, elle subit des bombardements réguliers, notamment sur les camps de déplacés, où la famine sévit déjà. L’ONU a alerté à plusieurs reprises sur le sort des civils, souvent contraints de se terrer dans des trous de fortune creusés dans les cours ou devant leurs habitations.
Mercredi, la ville a de nouveau été secouée par des tirs d’artillerie, d’après les comités de résistance locaux qui coordonnent l’aide sur le terrain.
Les conditions de vie sont catastrophiques : accès limité à l’eau, à la nourriture, aux soins et carburant quasi inexistant. Près de 40 % des enfants de moins de cinq ans souffrent de malnutrition aiguë à el-Facher, dont 11 % de forme sévère, selon l’ONU.
Depuis le début de la guerre, quelque 780.000 personnes ont fui el-Facher et ses environs, dont un demi-million en seulement deux mois.
