Ethiopie : Les trois humanitaires de MSF tués en 2021 ont été « exécutés », affirme l’ONG

Médecins sans frontières (MSF) a révélé mardi que ses trois employés tués en juin 2021 dans la région éthiopienne du Tigré ont été « exécutés », pointant l’absence de coopération des autorités dans l’enquête sur ce drame.

María Hernández, ressortissante espagnole de 35 ans, Yohannes Halefom Reda et Tedros Gebremariam Gebremichael, deux Éthiopiens de 31 ans, travaillaient pour MSF-Espagne au moment des faits. Selon le rapport publié par l’ONG, les trois humanitaires ont été abattus « alors qu’ils faisaient face à leurs agresseurs ». Leur véhicule, clairement identifié comme appartenant à une organisation médicale, a ensuite été incendié.

MSF affirme avoir sollicité à de nombreuses reprises les autorités d’Addis Abeba, sans jamais obtenir de réponses satisfaisantes. « Les autorités n’ont pas rempli leurs obligations morales », déplore l’ONG. Elle précise qu’un convoi militaire éthiopien se trouvait dans la zone au moment des faits.

Une enquête du New York Times, publiée en 2022, avançait qu’un colonel éthiopien avait donné l’ordre d’exécuter les trois employés. MSF, pour sa part, affirme ne pas pouvoir confirmer cette information.

Le drame s’est déroulé en pleine guerre au Tigré, un conflit qui a opposé, de novembre 2020 à novembre 2022, l’armée fédérale éthiopienne, soutenue par l’armée érythréenne aux forces tigréennes. Le conflit a fait près de 600 000 morts, selon certaines estimations, et de nombreuses exactions ont été rapportées des deux côtés, notamment des violences sexuelles et des exécutions sommaires.

Malgré un accord de paix signé en Afrique du Sud en novembre 2022, la situation humanitaire reste critique : environ un million de personnes sont toujours déplacées dans cette région du nord de l’Ethiopie.