RDC : Le bilan s’alourdit après une série de massacres en Ituri et au Nord-Kivu

Le nombre de victimes des récentes attaques attribuées aux rebelles ADF (Allied Democratic Forces) ou Forces alliées démocratiques, dans le sud du territoire d’Irumu (Ituri) et à Beni (Nord-Kivu), a fortement augmenté. 

Alors qu’il était de 31 morts, le bilan est passé à 86 personnes tuées, selon des sources locales, entre le 8 et le 12 juillet. Ces exactions ont été commises dans plusieurs villages situés à la frontière entre les deux provinces.

Ces massacres interviennent alors que les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et l’armée ougandaise (UPDF) poursuivent, depuis près d’une semaine, des opérations conjointes contre les bastions des ADF dans la forêt de Lolwa. En déroute face à cette offensive, les rebelles s’en prennent à la population civile sur leur passage.

Face à cette situation dramatique, Alain Siwako, député provincial élu de Beni, a lancé un appel urgent aux autorités pour renforcer la protection des civils dans cette zone sensible, considérée comme le grenier agricole de la région. 

Il appelle le commandement de l’opération conjointe Shujaa FARDC-UPDF à redoubler d’efforts pour mettre fin aux violences qui continuent d’endeuiller quotidiennement les populations des territoires de Beni, Mambasa, Irumu et Lubero.

Les ADF sont à l’origine un groupe rebelle ougandais fondé dans les années 1990. Opposé au régime de Yoweri Museveni en Ouganda, le groupe a été contraint de fuir vers l’est de la République démocratique du Congo (RDC), principalement dans les provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu.

Depuis 2019, ils sont officiellement affiliés à l’Etat islamique (EI), qui les présente sous le nom de « Province d’Afrique centrale de l’Etat islamique » (ISCAP). Toutefois, cette affiliation est sujette à débat parmi les chercheurs : certains y voient une alliance opportuniste plutôt qu’une réelle intégration idéologique ou opérationnelle. 

Le groupe se finance par divers moyens : extorsions, trafics, exploitation des ressources naturelles, et **rançons issues des enlèvements. Leur objectif affiché est l’instauration d’un califat islamique, mais leurs actions violentes visent surtout à instaurer la terreur et à affaiblir l’autorité de l’Etat.