Des violences entre des touaregs et des populations noires ont secoué la ville de Kidal la nuit dernière, faisant au moins une victime selon des sources dans la ville. L’incident se produit à neuf jours du premier jour de la présidentielle.
Une source militaire africaine de la MINUSMA a déclaré que dans la soirée de jeudi, des populations noires se sont accrochées avec un groupe de touaregs qu’elles accusaient d’être du MNLA ou alors proches du MNLA. Il s’en serait suivi un échange de coups de feu. Les affrontements auraient rapidement dégénéré et des scènes de pillage ont été rapportées avec entre autre la mise à sac de boutiques de personnes originaires de Gao. La confusion a été à son comble avec l’expansion d’une rumeur d’une arrivée de renfort de l’armée malienne dans la ville, ce qu’exclut l’Accord de Ouagadougou conclu le mois dernier entre Bamako et le Touaregs. Des dizaines de civils, effrayés par les combats, se sont réfugiés au camp militaire de la ville. La source de la MINUSMA parle d’une perte civile dans ces combats, un bilan confirmé par un proche du gouverneur de la ville.
Bamako donne à l’incident une toute autre ampleur. Le ministre malien de la Défense est le seul à évoquer quatre morts et plusieurs dizaines de blessés. Pour lui il s’agirait tout bonnement d’une violation par la rébellion touarègue de l’accord de Ouagadougou puisque ce serait des éléments du MNLA qui auraient décidé de prendre pour cible des maisons et des populations favorables à l’unité du Mali. Un calme précaire est revenu ce matin dans la ville mais les boutiques des commerçants sont toujours fermées. L’incident augmente l’inquiétude sur le bon déroulement du scrutin dans cette ville sensible du nord du pays.