Les députés Christophe Guilloteau de l’UMP et Philippe Nauche du PS ont présenté hier mercredi le rapport de la mission d’information sur l’opération Serval mise sur pied par l’Assemblée nationale. Au-delà du succès incontestable de l’intervention militaire au Mali, la mission a mis en évidence ses manquements au niveau logistique et au niveau tactique.
L’opération Serval est un succès indiscutable. L’intervention s’est opérée en toute légitimité sur demande officielle du gouvernement malien. Malgré les importants défis qu’elle présentait, notamment an raison de l’instabilité de la zone et du climat, les objectifs ont été atteints. Les forces françaises ont montré une parfaite maîtrise du feu qui a permis d’éviter des dégâts collatéraux. Mais si l’efficacité des équipements les plus modernes de l’armée française tels que l’hélicoptère Tigre, les canons Caesar ou encore les avions Rafales et Mirages a pu être relevée, il en a été de même pour les défauts d’autres équipements plus anciens. En tête de cette catégorie vient l’hélicoptère Gazelle dont la vulnérabilité est jugé responsable de la mort du pilote Damien Boiteux dès le premier jour de l’intervention française le 11 janvier dernier. Le manque d’autonomie d’un autre type d’hélicoptère, le Puma, a également été souligné.
Les autres faiblesses de l’armée française soulignées par la mission de l’Assemblée nationale concernent le plan tactique, principalement la difficulté à récolter des renseignements. Cela est notamment dû au manque de drones, que les forces françaises compensent en recourant au soutien américain. La France a également dû recourir au soutien des forces européennes pour le ravitaillement aérien de ses appareils. Cette dépendance vis-à-vis de ses alliés a été dépeinte par les rapporteurs de la mission comme un frein de taille à l’autonomie stratégique de la France.