Algérie : sécurité frontalière et coopération régionale

12A_525839858L’Algérie se retrouve confronté à un défi sécuritaire au niveau de ses frontières avec la conjugaison des agitations politiques au Maghreb et de l’intervention franco-africaine au Mali contre les islamistes.

A l’occasion d’une visite en fin de semaine dernière à Tindouf, le premier ministre algérien Abdelmalek Sellal a renouvelé son appel aux pays du Maghreb pour une amélioration de la coopération pour mieux sécuriser leurs frontières. L’Algérie a relevé son niveau d’alerte à ses frontières avec le Mali, la Libye et la Tunisie, tous trois en proie à une situation politique trouble. En plus d’une augmentation de la quantité de drogue vendue sur son territoire, le pays ressent vivement la menace terroriste qui pèse sur lui avec la concentration des terroristes au sud de la Libye ainsi qu’au centre-ouest de la Tunisie, région où est situé le mont Chambi. A grand renfort d’hélicoptères, l’Armée Nationale Populaire Algérienne a resserré la surveillance de sa frontière commune avec la Tunisie depuis que neuf soldats tunisiens ont perdu la vie dans une embuscade sur ce mont Chambi. Des patrouilles communes aux armées des deux pays sont parfois organisées. Cette menace pourrait gagner en ampleur avec un  possible retour des djihadistes tunisiens et libyens partis renforcer les rangs des terroristes d’Al Nosra en Syrie. L’agence américaine de statistiques Pentapolis compte respectivement à 1 902 et 1 807 djihadistes tunisiens et libyens morts en Syrie depuis le début de la guerre civile.

La coopération entre l’Algérie et la Tunisie en termes d’échanges d’informations se déroule pour le mieux. Les services de sécurité des deux pays se sont échangés la semaine dernière une liste de terroristes présumés de nationalité tunisienne, algérienne, mais également libyenne et égyptienne liés à la mouvance islamiste et entretenant des liens avec des groupes en Libye et en Syrie. Il y a de cela deux semaines, c’est une information provenant de Tunisie qui avait permis aux forces de sécurité algériennes d’intercepter des hommes d’AQMI supposément en direction de la Tunisie.