Pour son investiture hier mercredi, le nouveau président malien Ibrahim Boubacar Keïta s’est fixé comme principale priorité pour son mandat de cinq ans la réconciliation nationale. celle-ci a été mise à mal par les 18 mois de crise politico-militaire que le pays vient de traverser.
La cérémonie de prestation de serment a eu lieu dans un centre de conférence de la capitale malienne devant plus de 1 000 personnes dont la Cour suprême, les autorités de transition et plusieurs personnalités maliennes et étrangères. La réconciliation nationale est effectivement le dossier sur lequel le nouveau président devra faire ses preuves. Le communautarisme est à l’origine des nombreuses crises que le Mali a dû affronter depuis des décennies. Les tensions entre les communautés touarègue, arabe et noire ont atteint des niveaux inquiétants depuis l’offensive des rebelles touaregs et des groupes djihadistes dans le nord du Mali en janvier 2012 qui a notamment provoqué le déplacement de 500 000 personnes à l’intérieur comme à l’extérieur du pays. Le nouveau président est également attendu sur le terrain de la normalisation de la gouvernance du pays qui doit passer par une réforme de l’armée, la restauration de l’autorité de l’Etat, la bonne gouvernance et la lutte contre les malversations financières.
La nomination d’un nouveau Premier Ministre pour l’aider à mettre en œuvre ces réformes est attendue dans les prochaines heures. Le nouveau pouvoir en place ne manque pas de soutien puisque la communauté internationale s’était déjà engagée à lui fournir une aide massive de plus de 4 milliards de dollars US. Une autre cérémonie pour marquer l’élection d’IBK, cette fois-ci en présence de chefs d’Etat qui n’ont pas pu faire le déplacement pour l’investiture, est prévue à Bamako le 19 septembre prochain.