Au terme d’une mission de recherche dans le pays, des délégués d’Amnisty International n’ont pu que constater les nombreux cas de torture commis par la police sur les prisonniers, hommes, femmes et enfants. Ces actes sont en violation flagrante des recommandations récemment formulées par le Comité contre la torture des Nations unies.
La mission d’Amnisty International était menée par Alex Neve, secrétaire général d’Amnisty International Canada. Elle a duré dix jours pendant lesquels les délégués ont pu interroger une soixantaine de détenus incarcérés dans trois prisons différents de la capitale mauritanienne. Ces détenus ont décrit avec beaucoup de détails les sévices dont ils étaient l’objet. Les cas de torture seraient fréquents et majoritairement physiques. Même la Brigade des Jeunes, un poste de police situé dans la capitale et spécifiquement chargé de s’occuper des jeunes délinquants, aurait recours à ces procédés. Onze enfants interrogés ont affirmé s’être retrouvé dans ce cas. La torture est encore plus terrifiante dans les cas liés au terrorisme, des suspects étant parfois détenus sans procès. La plupart des actes de torture sont commis pendant la période de garde-à-vue. Les aveux ainsi obtenus, que les suspects signent sans pouvoir les lire, sont généralement la preuve principale dans les procès expéditifs qui suivent. Cependant, la délégation d’Amnisty International a enregistré des cas où les tortures se poursuivaient en prison. En décembre 2012, un homme serait décédé dans la prison de Dar Naïm après avoir été soumis à des sévices physiques.
Les délégués d’Amnisty International ont également constaté 14 cas de « disparition » de détenus enlevés de la prison centrale de Nouakchott en mai 2011. Les autorités mauritaniennes se refusent toujours à divulguer le lieu de leur détention ou à leur donner accès à leurs proches ou à un avocat.