Le chef de la Minusma, la mission de l’ONU au Mali, Bert Koenders a réclamé des renforts dans une allocution mercredi dernier au Conseil de sécurité des Nations unies.Le besoin devient de plus en plus urgent alors que les troupes françaises doivent fortement réduire leur effectif d’ici la fin de l’année et que les groupes terroristes se montrent de plus en plus actifs.
Au moment de sa mise en place, il avait été décidé que la Minusma devrait compter 12.000 hommes.Trois mois et demi après son déploiement, elle ne compte que 50% des troupes prévues au départ, soit environ 6 000 hommes provenant essentiellement de pays africains. Cet effectif rend impossible un contrôle total de l’immensité désertique du grand nord malien. En plus du besoin en hommes, Bert Koenders a réclamé des hélicoptères pour garantir la sécurité des civils habitant dans les zones les plus reculées. Le temps presse pour la Minusma puisque la France maintient son calendrier de retrait de ses troupes qui doivent passer de trois mille actuellement à un millier d’ici la fin de l’année.
Le besoin est d’autant plus urgent avec les récentes démonstrations par les terroristes de leur capacité à nuire avec l’attentat à Tombouctou le 28 septembre dernier et les tirs à l’arme lourde sur Gao quelques jours plus tard. Le démantèlement incontestable des groupes djihadistes ne les empêche pas de continuer à bénéficier de complicités locales, parfois des liens familiaux ou tribaux pour se cacher et se ravitailler,
Le terrorisme dans la région fait craindre que ce genre d’attaques ne se reproduise plus dans un avenir proche. En plus de la menace terroriste, la stabilité du nord du Mali est menacée par les tensions entre les militaires maliens et les groupes armés arabes et touaregs qui ont abouti au blocage des discussions sur le futur statut administratif de cette partie du pays.