La situation se dégrade de plus en plus en République centrafricaine.Une intervention de la France, qui souhaite que le soutien au régime en place soit renforcé, devient de plus en plus probable pour plusieurs raisons, malgré les risques d’accusations d’ingérence.
Plus de six mois après le renversement du régime du président François Bozizé par la Séléka, le pays est au bord d’un conflit ouvert entre les chrétiens, les milices d’autodéfense paysannes, les musulmans, et les troupes de la Séléka. Les exécutions sommaires sur bases ethniques ou religieuses, les viols et les rackets se multiplient. Dans ce contexte, avec la montée de l’islam radical aux deux extrémités de l’Afrique, à l’Ouest au Mali et au Nigéria et à l’Est en Somalie et au Kenya, la principale crainte au niveau international est la formation d’un axe djihadiste, le long du Sahel, qui aurait des conséquences graves pour la région.
La France est toute désignée pour une intervention dans ce pays pour rétablir le calme. Ancienne puissance coloniale, elle a disposé jusqu’à la présidence de Patassé, de 1993 à 2003, de deux bases permanentes, dans la capitale Bangui et à Bouar dans l’ouest du pays. De par l’ampleur de l’instabilité dans le pays, son armée est capable de gérer elle-même le conflit mais, évite d’être taxée d’ingérence.Paris préfèrerait certainement agir sous mandat des Nations unies ou en soutien d’une mission de l’Union africaine.
Une intervention de la France en Centrafrique pourrait plus facilement revêtir un aspect humanitaire vu le peu d’intérêts économiques que Paris dispose en Centrafrique.
En un an et demi, l’intervention au Mali reste le seul succès du président François Hollande. Certains observateurs s’attendent à ce qu’il poursuive sur cette voie en matière de politique étrangère.