Paris a confirmé que les journalistes français de RFI (Radio France International) Ghislaine Dupont,57 ans, et Claude Verlon,58 ans, retrouvés morts samedis avaient été assassinés froidement par balles. Mais le mystère plane encore sur les auteurs de ces meurtres ainsi que sur leurs mobiles.
Les deux journalistes s’étaient faits enlever samedi devant le domicile d’Ambeiri Ag Rhissa, un chef de la rébellion touarègue du MNLA qu’ils venaient d’interviewer, par trois ou quatre hommes selon les sources. Alertés, les militaires français lancés à la poursuite des ravisseurs ont pu retrouver les corps sans vie des deux journalistes ,deux heures plus tard à douze kilomètres de la ville.
Selon le chef touareg qui a été témoin de l’enlèvement des deux journalistes, les kidnappeurs s’exprimaient en tamachek, la langue des touaregs. Les divisions entre ceux qui veulent le dialogue avec le sud et ceux qui le refusent, font qu’il n’est pas impossible que des touaregs puissent être à l’origine de ce méfait. Mais le MNLA lui-même, qui a condamné ces assassinats et promis de tout mettre en œuvre pour identifier les responsables, n’aurait rien à gagner à tuer des journalistes français.
Les services de renseignements français privilégient la piste de terroristes, en particulier ceux d’AQMI. Les médias français ont avancé l’hypothèse d’un différend financier au sein du groupe armé, dû à un probable mécontentement de la répartition de rançon entre les groupes armés.
Des soupçons circulent sur le paiement d’une rançon sur la libération la semaine passée des quatre otages français, détenus pendant plus de trois ans dans la région par AQMI. La mort des journalistes serait dans ce cas une tentative de prise d’otages qui aurait mal tourné.
Les dépouilles de Ghislaine Dupont et de Claude Veron doivent être rapatriées en France lundi.Une réunion de crise a été tenue hier à l’Elysée et une augmentation de la sécurisation de l’ensemble de la région de Kidal et de ses environs a été annoncée.