L’intervention française lancée il y a bientôt un an a permis au Sahel, et au Mali en particulier, d’éviter le pire. Mais alors que les troupes françaises doivent considérablement réduire leur effectif et au vu de la menace que continuent de représenter les groupes terroristes, il apparaît évident que la solution aux maux dont souffre la région se trouve entre les mains des africains eux-mêmes.
Le renforcement de la coopération régionale poursuivie par plusieurs pays de la zone maghrébo-sahélienne n’a pas encore atteint un niveau optimal.Des opérations militaires conjointes sont souvent menées, mais les pays pourraient faire plus. L’extension par exemple de la coopération des pays du Sahel, à savoir, la Mauritanie, le Mali, le Niger et l’Algérie, à des pays plus méridionaux comme le Nigéria pourrait s’avérer judicieuse. Elle se justifierait également par la quasi-certitude des relations que les groupes terroristes actifs dans les pays du Sahel comme AQMI, entretiennent des relations avec Boko Haram et Ansaru du Nigéria.
Il apparaît également que les outils juridiques, analytiques et militaires régionaux et continentaux disponibles tels que le CEMOC (Comité d’état-major opérationnel conjoint), le CAERT (Centre africain d’études et de recherches sur le terrorisme) ou encore les textes de l’Union Africaine qui condamnent par exemple le paiement de rançons aux terroristes ne sont pas suffisamment appuyés dans leur application. Et comme ne cessent de le rappeler les experts, le volet économico-politico-social ne doit pas être négligé. Faiblesse des institutions, misère, injustice sociale et politique et corruption entre autres, servent autant les intérêts des djihadistes que le trafic de drogue et le crime organisé.
Après avoir été dans un premier temps mis en déroute, les djihadistes ont réadapté leurs stratégies. Des tunnels leurs permettent désormais de contourner la surveillance au niveau des frontières et leur mobilité à travers la vaste étendue du Sahel rend difficile leur localisation. Ils conservent une capacité de nuisance non négligeable.