Le gouvernement nigérien a annoncé dimanche l’arrestation d’une trentaine de personnes soupçonnées de faire partie de filières d’immigration clandestine. Ce coup de force est la conséquence du durcissement de la position des autorités après la découverte des corps de plusieurs dizaines de migrants dans le Sahara. Cette opération a été menée par les forces de défense et de sécurité à Agadez et à Arlit, dans le nord du pays, villes considérées comme les principaux points de transit des migrants ouest-africains vers l’Algérie, la Libye et l’Europe. Parmi les personnes arrêtées figurent un certain nombre de membres des forces de sécurité et de l’armée.
Le niveau d’implication de ces derniers a été révélé par un rapport interne qui a également permis d’identifier les trafiquants. Le renforcement des mesures de sécurité par les autorités nigériennes a également permis l’arrestation au début de ce mois de 150 migrants qui tentaient de franchir la frontière ainsi que le sauvetage en plein désert de 77 personnes dont les véhicules étaient tombés en panne.
La découverte le mois dernier en plein désert, non loin de la frontière algérienne, des cadavres de 92 migrants, pour la plupart des femmes et des enfants, avait choqué la communauté internationale. Ils étaient morts de soif et de faim après que leurs véhicules sont tombés en panne. Le Niger avait immédiatement réagi en fermant le camp clandestin d’Agadez. La tragédie a poussé les autorités nigériennes à redoubler d’efforts pour régler la question des réseaux de passeurs dans le pays.
Le Niger est devenu le terrain de passage préféré du Sahara pour les filières clandestines à destination de l’Afrique du Nord et de l’Europe au lieu des îles Canaries depuis que les autorités espagnoles ont durci leurs mesures contre l’immigration clandestine.