En visite à Washington pour des entretiens avec le président Obama, le roi Mohammed VI a rencontré mercredi simultanément le secrétaire d’Etat, John Kerry, et le secrétaire à la Défense Chuck Hagel. Les deux poids lourds de l’administration américaine ont évoqué avec le souverain marocain la coordination bilatérale, notamment sur les dossiers de la sécurité dans la région MENA.
Des sujets qui seront très présents dans les entretiens d’Obama avec le roi du Maroc vendredi, surtout que l’Afrique du Nord et le Sahel font face à des défis sécuritaires et à une instabilité politique sans précédent. La crise au Mali, l’insécurité chronique en Libye, la transition difficile en Tunisie et en Egypte et les incertitudes politiques en Algérie sont autant de signes inquiétants. Surtout que cette effervescence est aggravée par l’exacerbation des activités terroristes et la multiplication des groupes séparatistes et jihadistes liés à Al Qaïda. Les Etats-Unis considèrent que le Maroc qui a toujours fait preuve de stabilité dans cette région tourmentée, peut contribuer aux efforts internationaux de lutte antiterroriste. Le pays reste toutefois confronté au problème du Sahara occidental, la région Sud du pays dont le Polisario, le Front soutenu et armé par l’Algérie, revendique l’indépendance.
Le roi Mohammed VI devrait chercher auprès d’Obama la poursuite du soutien des Etats-Unis à un règlement politique sur la base de la proposition marocaine d’autonomie. Ce plan a reçu un large soutien international, y compris au Conseil de sécurité de l’Onu qui a qualifié l’autonomie de proposition « crédible » pour parvenir à un règlement. Toutefois, l’Algérie reste opposée à l’autonomie et continue de soutenir le Front Polisario et son projet de création d’une république au Sahara occidental.
Parallèlement aux dossiers sécuritaires, les entretiens Obama-Mohammed VI devraient également porter sur la coopération politique et économique bilatérale. Les deux pays entretiennent un Dialogue stratégique dans le cadre duquel les Etats-Unis accordent au Maroc, depuis 2004, le statut d’allié majeur hors Otan. Washington et Rabat sont également liés par un accord de Libre-échange, qui pourrait servir à impulser un partenariat triangulaire avec les autres pays d’Afrique où le Maroc est fortement présent. Plusieurs entreprises privées marocaines opérant dans des secteurs aussi essentiels que la banque, les télécoms, les assurances, BTP sont en effet présentes au Sénégal, en Côte d’Ivoire, au Gabon, au Mali, etc.