Le ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian a annoncé mardi le déploiement d’un millier de soldats français en Centrafrique, « pour une période brève de l’ordre de six mois à peu près » pour aider au maintien de l’ordre dans le pays.
Paris insiste sur la différence que son intervention en Centrafrique d’avec celle en cours au Mali depuis janvier dernier. En Centrafrique, l’armée française interviendra en appui d’une force africaine, la Misca (Mission Internationale de Soutien à la Centrafrique), une force panafricaine de 2.500 sur un total prévu de 3.000 mais qui manque de moyens.
Ce positionnement en retrait n’empêche pas Paris d’être sur tous les fronts, y compris celui de la diplomatie. C’est la France qui a soumis lundi soir à ses partenaires du Conseil de sécurité un projet de résolution pour transformer la Misca en force des Nations unies de maintien de la paix. Le secrétaire général Ban Ki-moon estime à entre 6.000 et 9.000 le nombre de Casques Bleus à déployer pour sécuriser le pays, rétablir la sécurité et protéger les civils.
Le projet de résolution réclame également l’application rapide des accords de transition en RCA, des élections libres et équitables ainsi que l’autorisation pour les forces françaises de prendre toutes les mesures nécessaires pour soutenir la Misca. La France espère que le projet de résolution qu’elle a proposée sera adopté la semaine prochaine.
Depuis le renversement du régime de François Bozizé par la Séléka le 24 mars dernier, la RCA est en proie aux violences. Des tensions confessionnelles sont apparues entre les membres de l’ancienne rébellion Séléka, à majorité musulmane, et les chrétiens qui sont majoritaires dans le pays. En plus des craintes d’actes de génocide, l’ONU craint également que cette instabilité na fasse du pays un vivier pour les extrémistes et les groupes armés.