Une intrusion de plusieurs centaines de personnes hostiles sur l’aérodrome de Kidal hier jeudi a contraint le Premier ministre malien Oumar Tatam Ly a annulé la visite qu’il a avait prévue dans cette ville du Nord du pays.
C’est très tôt hier jeudi que quelques centaines de jeunes et de femmes soutenus par des responsables du MNLA se sont dirigés vers l’aérodrome de Kidal aux cris de « Vive l’Azawad » et de « Vive le MNLA ». Bien décidés à empêché l’avion du Premier ministre malien d’atterrir, ils sont parvenus à investir l’aérodrome sans que les forces de la Minusma ne puissent les en empêcher. Des sources proches de l’entourage du gouverneur de la ville affirment certains jeunes manifestants étaient armés. Les circonstances de la dispersion des manifestants sont encore floues. Selon une source au sein du MNLA, les éléments de la Minusma ont commencé à tenter de disperser les manifestants en usant de gaz lacrymogènes mais ces derniers auraient résisté. C’est alors que l’armée malienne aurait tiré à balles réelles. Plusieurs personnes auraient été blessées, dont deux femmes grièvement qui auraient été évacuées vers l’hôpital militaire de Serval à Gao. Un responsable de l’état-major de l’armée malienne à Kidal dément ces accusations et affirme que les militaires n’ont eu recours qu’à des tirs de sommation et uniquement pur se dégager des jets de pierre et des tirs d’arme dont ils étaient la cible. A l’annonce de ces évènements, le Premier ministre malien qui se trouvait encore à Gao, à 300 kilomètres au sud de Kidal, a préféré annuler sa visite qui aurait dû être sa première à Kidal depuis sa nomination en septembre.
Ce n’est pas la première fois que des manifestants sympathisants Touaregs empêchent la visite d’un officiel de Bamako. En juillet, c’est le colonel Adama Kamissoko, gouverneur de la ville, qui avait dû céder face à des manifestants à Kidal.