Des sources militaires malienne et française ont rapporté une tentative d’attentat-suicide dans la nuit de samedi à dimanche près d’une position française à Ménaka, à 300 kilomètres à l’est de Gao, dans le nord du Mali. Le kamikaze seul y aurait perdu la vie. Ce dernier a actionné sa ceinture d’explosifs dans la précipitation, ce qui explique l’absence d’autres victimes, après que les troupes françaises ont détecté sa présence, selon un haut responsable de l’armée malienne. Celle-ci suppose que l’armée française fût la cible de cet attentat auquel devaient prendre part au moins deux autres kamikazes qui sont pour le moment en fuite. Le service de communication de l’opération Serval, la force militaire française dans le Nord du Mali, a confirmé cette information. Cependant, dimanche, le ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian a apporté une version différente des faits. Se basant sur les conclusions du chef d’état-major français, il a affirmé que la cible de l’attaque n’était pas principalement les soldats français mais plutôt un bataillon nigérien de la Minusma, la force des Nations unies au Mali. L’effectif de ce bataillon varierait entre 500 et 700 hommes et l’armée française n’y compterait qu’un détachement de liaison et d’appui de 24 soldats. La tournure des évènements est celle qui était tant redoutée. Le succès rapide de l’opération miliaire conjointe des militaires françaises et africaines a abouti à une déroute des djihadistes liés à Al-Qaïda au Maghreb Islamique qui avaient occupé pendant plusieurs mois le Nord du Mali. Mais elle s’est accompagnée d’une transformation du conflit en guérilla. Et des actions menées par des groupes terroristes contre les armées maliennes et étrangères dans la région sont encore très fréquentes.