Les attentes du Niger de ses renégociations de contrat avec Areva sont cruciales. Particulièrement pour suppléer au budget de la Défense au moment où ses partenaires internationaux attendent beaucoup du pays dans la lutte contre le terrorisme.
Comme le rappelait récemment le ministre nigérien des Mines, le programme électoral du président Mahamadou Issoufou réélu, puise une grande part de son financement dans les impôts et taxes et autres revenus générés par le projet d’exploitation de la mine d’uranium d’Imouraren. Ce projet à lui seul, devrait permettre à des recettes de l’uranium de passer de 5% actuellement à 20% dans le budget.
Au nom de la lutte contre le terrorisme, les forces étrangères alliées présentes au Niger attendent de Niamey de gros efforts dans le domaine de la sécurité. Le ministre français de la Défense a donné son aval en début d’année à un renforcement par les hommes du COS (Commandement des opérations spéciales) du dispositif sécuritaire protégeant les mines d’Areva.
Depuis la signature d’un accord de coopération militaire en janvier dernier, les Etats-Unis comptent plus d’un millier de soldats au Niger et ses bases dans le pays jouissent d’un statut d’extraterritorialité. Dans ce contexte, les efforts des autorités nigériennes pour garantir les exigences de la défense, dont les dépenses sont actuellement estimées aux alentours de 10% du budget, sont conséquents et se font au détriment d’autres secteurs tels que l’éducation et la santé.
Toutefois, il semble que le gouvernement nigérien fasse jusque-là preuve d’un certain nombre de maladresses dans ses négociations avec Areva. A titre d’exemple, le ministre des Mines a annoncé un audit des gisements d’uranium mais n’a pas du tout remis en cause la position d’actionnaire minoritaire du pays dans le futur gisement d’Imouraren.