Bangui s’est réveillé jeudi matin en pleine confusion après des affrontements la veille au soir qui ont notamment causé la mort de cinq soldats tchadiens de la Misca, la mission militaire africaine en Centrafrique.
La Misca est encore en train d’essayer de reconstituer les évènements d’hier. Des bruits de tirs et de détonations ont été entendus, semant la panique dans les quartiers nord de la capitale et ensuite près de l’aéroport. Mais l’origine de ces affrontements, leur bilan humain ainsi que les belligérants impliqués sont encore inconnus. Selon Eloi Yao, porte-parole de cette force, ils seraient à l’origine de la mort de cinq soldats du contingent tchadiens de la Misca.
Selon des habitants des secteurs, des affrontements, des miliciens « anti-balaka », les milices d’auto-défense chrétiennes, auraient attaqué des soldats du contingent tchadien dans le quartier Gobongo qui se trouve à proximité de l’aéroport. Des éléments de l’ancienne rébellion Séléka ainsi que des soldats du contingent burundais se seraient alors joints aux soldats tchadiens pour repousser les assaillants. Cette version des faits n’a pas été confirmée officiellement.Elle demeure tout à fait plausible tant la tension entre les militaires tchadiens et la majorité chrétienne de Bangui qui les accuse de forte partialité en faveur des musulmans.
Ces affrontements ont provoqué la fuite de plusieurs milliers de personnes vers les abords de l’aéroport où sont basées les troupes françaises avec le déploiement des blindés, hier après-midi pour la protection du secteur.
De nombreux militaires français de l’opération Sangaris ont été déployés jeudi matin sur les artères menant à l’aéroport tandis que d’autres menaient des opérations de fouille dans des quartiers environnants. En trois semaines, les violences interreligieuses ont fait à Bangui et en province près d’un millier de victimes.