Le lieutenant-colonel Ndong Toutoune, porte-parole de la Misca, (Mission de l’Union africaine en Centrafrique), vient d’annoncer mercredi, le redéploiement de l’ensemble du contingent tchadien, fort de 850 hommes, dans le nord du pays.
L’objectif de ce redéploiement, dont les modalités ou encore la localisation exacte n’ont pas été précisées, se rapporte à la sécurisation. Mais cette décision survient après une augmentation, ces derniers jours, d’un sentiment de méfiance d’une bonne partie de la population de Bangui face au comportement des soldats tchadiens. Ceux-ci sont perçus par cette partie de la population comme des « complices » des anciens rebelles Séléka, la coalition des groupes armés majoritairement musulmans venus du Nord du pays qui ont pris le pouvoir en mars dernier.
Les soldats tchadiens ont été mis en cause dans plusieurs incidents récents à Bangui au point que ce sentiment de méfiance est devenu ressentiment. Lundi, et devant des journalistes, une patrouille tchadienne avait ouvert le feu sur quelques milliers de manifestants rassemblés devant l’aéroport qui exigeaient, entre autres, leur départ. L’incident a fait un mort. Le même jour, selon leur chef, des hommes du contingent burundais auraient été la cible d’une attaque de soldats tchadiens. Les soldats tchadiens, dont trois ont été blessés, auraient été repoussés « sans aucun problème » ,selon le chef du contingent burundais affirmant que ses hommes n’ont eu aucune responsabilité dans ces incidents.
Ces exactions ont fini d’attiser l’opposition de plusieurs habitants de Bangui contre les soldats tchadiens qui, depuis mars déjà, avaient été accusés de passivité dans les évènements qui ont permis le renversement par les combattants de la Séléka de François Bozizé, président élu et de confession chrétienne, au profit du musulman Michel Djotodia.