Aujourd’hui samedi, sera le jour anniversaire du début de l’intervention française au Mali. Si le succès de l’opération est incontestable en ce qui concerne la lutte contre les groupes dijhadistes et le rétablissement de l’ordre constitutionnel, les soldats français sont malgré tout de moins ne moins tolérés dans le pays, en raison principalement de la complaisance de la France vis-à-vis des rebelles touaregs du MNLA.
Le 11 janvier 2013, les soldats français étaient accueillis au Mali en libérateurs et libéraient en moins d’un mois les principales villes du Nord du pays occupées par les groupes islamistes. Leur intervention a notamment permis la tenue d’élections législatives et présidentielles. Seulement un sentiment d’hostilité s’est lentement développé contre les soldats français au point d’être aujourd’hui palpable à Bamako.
Les Maliens reprochent à la France sa position conciliante envers le MNLA à qui elle attribue l’anarchie qui continue à régner dans la région de Kidal. Le MNLA prétend représenter les Touaregs du Nord du Mali. En réalité, le mouvement touareg ne représente qu’une partie des Touaregs de l’Adrar, qui ne sont eux-mêmes qu’une minorité des Touaregs du Nord du Mali, peuplée majoritairement de sédentaires. Au final, à peine quelques dizaines de milliers de personnes dans cette partie du pays s’associent aux revendications du MNLA.
Ajouté à cela la rancune d’une bonne partie de la population qui n’a pas oublié que c’est l’offensive des rebelles touaregs, ouvrant la voie aux mouvements islamistes, qui avait plongé le pays dans la crise.
Les Maliens souhaitent que leur armée reprenne militairement le contrôle de Kidal et de sa région. Après une vive opposition dans un premier temps à un tel scénario, la France ne semble plus aussi catégorique, se déchargeant progressivement du dossier alors que tout n’est pas encore réglé. L’armée française a entamé la réduction de ses effectifs qui ne devraient plus compter qu’un millier d’hommes au printemps prochain alors que la Minusma se montre encore fébrile quant au maintien de l’ordre.