Ibrahim Ag Mohamed Assaleh, ancien haut responsable du MNLA (Mouvement National de Libération de l’Azawad), vient de confirmer sa rupture avec la rébellion touarègue. Il doit annoncer d’ici la mi-mars la création de son propre mouvement politico-militaire pour peser davantage dans les négociations pour un accord de paix au Nord-Mali.
Les responsables maliens ainsi que ceux de la Minusma seraient déjà informés de la démarche. L’ancien chargé des relations extérieures du MNLA explique sa démarche par l’ambiguïté de la position de l’actuel leader de la rébellion touarègue Bilal Ag Achérif qui se maintient dans une situation floue de « ni paix ni guerre ». Il lui reproche ouvertement d’être trop proche du Maroc, (où pourtant les touaregs ne sont pas représentés) dont il aurait sollicité une médiation dans les négociations actuellement en cours sur le sort du Nord-Mali. Le mouvement qu’il a l’intention de mettre sur pied est soutenu par les autorités algériennes.
Cela n’empêche pas Ibrahim Ag Mohamed Assaleh de se défendre d’une quelconque influence algérienne et de soutenir l’autonomie de son mouvement et de sa lutte. Ce mouvement serait également, d’après le nouveau dissident, soutenu par une majorité des cadres du MNLA, compterait près de 8 000 combattants armés ainsi que l’adhésion de 60% de la population de l’Azawad. L’objectif de ce mouvement ne sera pas une indépendance de l’Azawad conformément à l’accord de Ouagadougou, mais plutôt l’établissement d’un contrat social entre l’Azawad et Bamako sur les aspects politico-institutionnels, sécuritaires, économiques ou encore socio-économiques pour aboutir à une paix durable.
Ibrahim Ag Mohamed Assaleh avait été évincé de la rébellion touarègue du MNLA à la fin du mois dernier suite à de profondes tensions avec son leader Bilal Ag Acherif.