Le débat a été intense jeudi entre les membres du Conseil de sécurité des Nations unies sur la taille et le financement du projet de déploiement de milliers de Casques bleus en Centrafrique. Cette mission doit rétablir l’ordre dans le pays, en proie à l’anarchie et à la violence entre communautés chrétiennes et musulmanes, et faciliter la livraison de l’aide humanitaire.
Le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon a proposé le déploiement de 12 000 soldats et policiers en République centrafricaine d’ici la mi-septembre. Bien que la nécessité d’une telle opération soit reconnue unanimement par les Etats membres, la nature de la menace est différemment perçue, ce qui explique les questions à régler au niveau des financements à apporter.
Selon les estimations de l’ONU, l’opération doit s’inscrire dans la durée et devrait coûter plusieurs centaines millions de dollars par an. Le chef des opérations de maintien de la paix des Nations unies Hervé Ladsous a évoqué une opération « flexible » ainsi qu’une mise en place progressive pour amortir son coût important qui ne devrait cependant pas dépasser le milliard de dollars.
Avec déjà 2 000 soldats sur place aux côtés des soldats de la Misca, la force de l’Union africaine en Centrafrique, la France soutient activement l’initiative des Nations unies. Elle devrait proposer dans les prochaines semaines à ses partenaires d’adopter une résolution dans ce sens.
Les Etats-Unis adhèrent à l’objectif d’une force onusienne en Centrafrique, mais l’ambassadrice américaine à l’ONU s’est limitée à parler d’un soutien, en collaboration avec les autres partenaires, tout en invitant à demi-mots la France à maintenir un contingent dans le pays. L’administration Obama a encore à convaincre le Congrès de financer l’opération.