La journée de samedi 26 avril a été meurtrière au Nigéria suite aux violents affrontements intercommunautaires qui ont coûté la vie à 34 personnes dans un village de l’Etat de Nasaraw au centre du pays. Selon le porte-parole du gouvernement local, Sani Musa Mairiga, ce bilan est encore provisoire. On dénombre de nombreux blessés et plusieurs habitations et des granges ont aussi été incendiées dans ces violences qui ont opposé deux communautés rivales du village d’Egan, la tribu Eggon et l’ethnie Gwandara.
Tout a commencé par une dispute, à propos de terres cultivables, au cours de laquelle un membre de la tribu Eggon a été blessé. En réaction, une milice de cette tribu a attaqué le village d’Egan, peuplé de Gwandara. Musa Mairiga a déclaré aux journalistes de l’AFP que la plupart des victimes appartiennent à ce village, qui a été attaqué subitement. Il a aussi souligné que la police a été déployée pour faire cesser les affrontements.
Ces violences interethniques et de disputes sur la terre ne sont pas rares au Nigéria. Souvent, elles prennent la tournure d’un conflit religieux. Dans les Etats du centre du Nigéria cohabitent des communautés chrétienne et musulmane. Les unes sont majoritairement des fermiers tandis que les autres sont des bergers nomades. Les Eggon et les Gwandara de l’Etat de Nasarwa sont elles-mêmes des tribus composées à la fois de chrétiens et de musulmans. Les conflits dans cet Etat sont parfois dus à des raisons beaucoup plus politiques.
En dépit des constants efforts de pacification, le Nigéria n’est pas épargné par les violences de différentes sortes, outre les attentats sanglants de la secte Boko Haram. Aucune précision n’a été donnée par les autorités à propos des responsables des affrontements de samedi et l’on ne sait pas encore s’ils ont été arrêtés par la police.