Dans son dernier rapport sur le pays, le Fonds Monétaire International a vivement invité le Tchad à augmenter sensiblement ses recettes hors pétrole pour compenser l’épuisement prévu des recettes pétrolières, au risque de perdre une stabilité durement acquise.
Bien que modèle de stabilité dans une région instable, le rapport d’une centaine de pages du FMI présente le Tchad comme un pays fragile. Les institutions et la capacité d’action du pays sont faibles. Certes, le pays s’en sort plutôt bien économiquement par rapport à ses voisins avec des perspectives économiques à court terme positives, soutenues par une augmentation temporaire de la production de pétrole.
Mais cette forme économique portée par sa manne pétrolière est justement le talon d’Achille de l’économie tchadienne. Elle la rend particulièrement vulnérable aux chocs liés aux cours du pétrole et à une dégradation de la sécurité régionale. L’hypothèse d’une diminution des prix et de la production de pétrole entraînerait un ajustement à la baisse des plans d’investissements publics et réduirait également le niveau des devises disponibles. Ce scénario est d’autant plus inquiétant que, en plus d’ébranler la confiance des investisseurs, une instabilité régionale nécessiterait des dépenses de sécurité élevées.
Pour prévenir cette situation, le FMI invite les autorités tchadiennes à ancrer leur politique budgétaire sur une réduction du déficit primaire hors pétrole, notamment grâce à des réformes de la gestion des finances publiques. La diversification de l’économie qui s’impose alors pour la rendre plus compétitive à moyen et à long termes passe forcément par une amélioration du climat des affaires pour le secteur privé, une promotion des activités agricoles et un développement de l’accès aux services de base et aux services financiers.