Deux officiers de l’armée camerounaise ont été relevés de leurs fonctions par le président Paul Biya, après des attaques terroristes survenues en fin de semaine dernière dans le nord du Cameroun. Il s’agit du lieutenant-colonel Tchanuo Ngongang, chef du 34e bataillon d’infanterie motorisé de Kousseri, une ville située dans la région camerounaise de l’extrême-nord. Quant au deuxième officier, il s’agit du colonel Gédéon Youssa, chef de légion de la gendarmerie de la région du nord. Le décret du président Biya, publié mercredi, n’indique pas le motif officiel du limogeage de ces deux officiers.
Néanmoins, cette décision intervient quelques jours seulement après l’attaque du groupe islamiste nigérian Boko Haram contre la ville de Kolofata, dans l’extrême-nord. Au cours de cette attaque, 15 personnes ont été tuées et plusieurs autres enlevées. Parmi les otages, figurent notamment le Sultan de la ville ainsi que l’épouse d’Amadou Ali, vice-Premier ministre camerounais. Bien qu’ils soient basés dans le nord du Cameroun, les deux officiers limogés n’occupaient aucun poste de responsabilité à Kolofata.
Depuis cette attaque, la tension est devenue palpable dans l’extrême-nord du pays. Au cours de son intervention, l’armée camerounaise a tué environ 40 membres du groupe islamiste. Dans une déclaration, un officier de l’armée a déploré la facilité avec laquelle le groupe a pu infiltrer la frontière camerounaise.
Rappelons que la semaine dernière, 14 membres de Boko Haram avaient été condamnés à des peines de prison, par l’Etat camerounais. Notamment basés dans la l’extrême-nord, ils ont été accusés de « détention illégale d’armes à feu et de munitions de guerre, préparatifs dangereux et insurrection ». Ces condamnés ont « confessé » leur appartenance au groupe islamiste Boko Haram. Ainsi, l’attaque de Kolofata est-elle une riposte à cette condamnation.