Des sources proches des services de sécurité maliens ont rapporté mercredi, la décapitation dans le nord du Mali par des islamistes radicaux d’un Touareg qu’ils accusaient d’être un indicateur des forces françaises présentes dans la région.
La tête de l’otage exécuté a été retrouvée mardi matin sur un étal du marché de la ville de Zouera, à 80 kilomètres au nord de Tombouctou. Le reste de son corps a été découvert sous un arbre du centre de la localité. Selon des témoins, le groupe d’hommes en armes qui a abandonné son corps, a menacé les habitants de faire subir le même sort à tous ceux qui collaboreraient avec les troupes françaises. C’est pour cette raison que le Touareg exécuté et ses quatre compagnons enlevés la semaine dernière étaient accusés. Les habitants de Zouera ont rapporté la semaine dernière l’enlèvement des cinq Touaregs par un groupe d’hommes fortement armés, circulant à bord d’un pick-up et qui vraisemblablement appartiendraient à Al-Qaïda au Maghreb Islamique. Quant aux quatre autres Touaregs ils ont été relâchés.
Ce triste épisode est un nouveau rappel de la situation sécuritaire plus que précaire dans le nord du Mali. Depuis l’éviction des groupes armés de cette partie du pays par l’intervention des forces françaises et africaines début 2013, l’armée malienne n’y est toujours pas présente en dehors des grandes villes que sont Tombouctou et Gao. Les petits groupes djihadistes, qui n’avaient jamais réellement cessé d’être actifs, ont multiplié ces dernières semaines leurs attaques.
Les hommes de la Minusma sont ceux qui en payent le prix le plus lourd. Dix Casques bleus tchadiens ont été tués depuis le début du mois. Ce bilan inquiète N’Djamena qui pourrait rappeler ses soldats déployés au sein de la force onusienne, ce qui fragiliserait davantage encore la situation.