En direction vers la Mauritanie, des faux médicaments, estimés à 2,5 tonnes provenant de l’Inde ont été interceptés jeudi, par les services de sécurité algérienne.
Ce n’est pas une première pour ce pays très impliqué dans la pratique de la contrebande de médicaments. Les causes sont multiples. Il s’agit, entre autres, de la précarité de la couverture sanitaire conjuguée à la cherté des médicaments et des prestations médicales, un meilleur argument en faveur du commerce galopant des médicaments vendus dans la rue.
Outre ce motif, des phénomènes comme la misère, le chômage et l’abandon scolaire des jeunes constituent un lit pour la prospérité du commerce illicite des médicaments, qui offre des emplois. Pis, la corruption et le clientélisme des pouvoirs étatiques où sont impliqués les hauts responsables gouvernementaux, laissent le champ libre à l’expansion de ce trafic.
Au premier plan, les conséquences sanitaires sont les plus atroces .Il s’agit d’intoxications cliniques aiguës ou chroniques, d’échecs thérapeutiques, de développement de résistance aux antibiotiques et aux antipaludiques.
L’on sait comment le paludisme fait encore des ravages dans de nombreux pays d’Afrique dont la Mauritanie. Au plan social, le retentissement de ce trafic constitue une réelle hantise provoquant l’ascension de la délinquance, la criminalité, la toxicomanie, le vagabondage sexuel, la flambée des avortements clandestins, vu que les adeptes de ces maux ont à leur disposition tout le nécessaire.
Dans le domaine économique, c’est une perte importante de la part du marché aux pharmaciens qui n’ont d’autres sources de rémunération, que les marges sur la vente des médicaments. Quant au fisc et à la douane du pays, c’est une évasion et perte importantes de taxes.
Ainsi, la population mauritanienne est-elle menacée par la contrebande des faux médicaments sous le regard impuissant des autorités, qu’elles soient nationales ou internationales.