Près de 10 mois après avoir été chassé du pouvoir, le groupe rebelle centrafricain Séléka vient de subir une nouvelle désagrégation. Dimanche dernier, plusieurs représentants de la rébellion ont annoncé la création de leur propre mouvement. Dénommé Union pour la Paix en Centrafrique (UPC), ce mouvement sera « dirigé par une coordination politique présidée par Habil Awa. Le Général Ali Djarass dirigera l’aile militaire », a indiqué Ahmad Nedjad, le porte-parole de cette nouvelle faction dissidente.
L’UPC est ouverte « à tout le monde, à chaque groupe armé, à n’importe qui, pourvu qu’il veuille œuvrer pour la paix en RCA », a ajouté le capitaine Nedjad.
Cette dissidence intervient alors que la Séléka est minée par de multiples divisions internes, corollaires des divergences de vues de ses dirigeants à propos des objectifs politiques de la rébellion. Ainsi, lors des négociations de paix à Brazzaville en août dernier, Mohamed Moussa Dhaffane, l’un des principaux leaders du mouvement, avait-il proposé une partition du pays.
La Séléka, dirigée par Michel Djotodia, s’était s’emparée du pouvoir en Centrafrique après avoir renversé le président François Bozizé en mars 2013. Face à la pression internationale, Michel Djotodia avait dû démissionner en janvier dernier, laissant la place à Mme Catherine Samba de Panza.Après quoi, le mouvement avait été dissous, avant de tenter de se réorganiser en juin.
Bien que divisé, le groupe rebelle continue de sévir dans le centre du pays, notamment à Bambari et ses environs. Des attaques attribuées à ses membres ont fait trente morts et une dizaine de blessés la semaine dernière dans la localité de Yamalé.
La République Centrafricaine traverse depuis mars 2013 une crise politico-militaire marquée par des violences intercommunautaires ayant fait des milliers de morts et de déplacés.