Les autorités nigériennes ont rapporté mardi l’attaque du siège de leur ambassade en Libye par des miliciens. L’incident qualifié de « gravissime » par Niamey appuie les propos du représentant spécial des Nations unies Bernardino Leon qui estime que la Libye « est très proche du point de non-retour ».
L’ambassade du Niger en Libye a été assiégée par des miliciens lourdement armés. Le personnel diplomatique, y compris l’ambassadeur, se sont retrouvés encerclés et séquestrés par les miliciens qui n’ont pas pu être identifiés. Mais aucune violence n’a toutefois été exercée. Les raisons de cette attaque n’ont pas pu être déterminées mais les autorités excluent toute relation avec les appels répétés du président nigérien Mahamadou Issoufou à intervenir militairement en Libye.
Cet épisode illustre un peu plus l’anarchie qui règne en Libye. Deux gouvernements et les deux parlements rivaux existent concomitamment dans le pays, à Tripoli appuyés par des miliciens venus de Misrata dans l’ouest du pays et à Tobrouk dans l’est du pays où s’est établi l’exécutif reconnu par la communauté internationale.
A l’initiative du représentant spécial des Nations unies, des discussions ont commencé il y a deux semaines à Ghadamès dans le sud pour tenter en vain de trouver une solution à la crise. Tout d’abord, les milices de Misrata et de Zenten qui se sont affrontées pendant plusieurs semaines à Tripoli boycottent ces discussions menées sous l’égide de l’ONU. Ensuite, une intensification simultanée ces deux dernières semaines des combats menace de réduire à néant ces efforts. L’armée, soutenue par les combattants de l’ancien général Khalifa Haftar, a récemment lancé une offensive contre les islamistes qui contrôlent plusieurs parties de Benghazi, des raids aériens ayant encore été menés mardi. Et, selon Bernardino Leon, « le temps commence à manquer à la Libye ».