Une école secondaire publique de la ville de Potiskum, la capitale économique de l’Etat de Yobe a été frappée lundi par un attentat suicide. Le dernier bilan des secouristes sur place fait état d’environ 50 élèves tués et de près de 80 blessés.
Un enseignant affirme que « c’est un homme déguisé en collégien qui s’est fait exploser parmi les élèves du collège-lycée de garçons alors que ceux-ci se trouvaient dans la cour pour le rassemblement matinal, avant le début des cours ».
L’explosion a eu lieu vers 7h50 heure locale. La plus grande confusion s’est aussitôt emparée de l’établissement scolaire ainsi que ses environs. Et c’est dans ce chaos que les secouristes et les membres du Nigerian Security and Civil Defence Corps, la protection civile nigériane dépêchée sur les lieux, ont transporté d’urgence les corps des victimes à l’hôpital situé à une centaine de mètres de l’école.
L’attentat n’a pour le moment pas été revendiqué mais déjà tous les regards se tournent vers la secte islamiste Boko Haram. D’une part parce que ses membres ont fait de l’éducation occidentale la principale cause de leur croisade commencée en 2009 et d’autre part parce que l’Etat de Yobe se trouve au centre des Etats régulièrement frappés par l’insurrection des islamistes armés dans le nord-est du Nigéria. Yobe est l’un des trois Etats placés sous loi martiale depuis un an et demi à cause de l’insurrection sanglante menée par le groupe islamiste qui a fait plus de 10 000 morts en cinq ans.
Les attaques de Boko Haram contre les écoles se font de plus en plus violentes. Avant le spectaculaire enlèvement de 200 lycéennes en avril dernier, des hommes armés avaient ouvert le feu et lancé des explosifs en février dans le dortoir d’un internat à Buni Yadi, également situé dans l’Etat de Yobe, tuant au moins 40 adolescents.