Le dispositif français « Barkhane » a succédé en août dernier à l’opération Serval au Mali pour étendre la lutte contre le terrorisme à plus grande échelle à travers cinq pays dans le Sahel. Et dans cette configuration sans précédent, les renseignements, et plus particulièrement ceux fournis par l’usage de drones, jouent un rôle primordial.
Le dispositif Barkhane est doté de trois mille hommes et de moyens mutualisés pour surveiller un territoire grand comme près de dix fois la France, qui irait du Portugal à la Sibérie. De plus, il s’oppose à des adversaires qui, conscients de leur infériorité en cas d’affrontement direct, sont mobiles et se cachent la plupart du temps, préférant des techniques de harcèlement et de mines.
Dans ce contexte des plus particuliers, le renseignement est primordial pour optimiser l’emploi des ressources. Et c’est dans ce but que sont utilisés les quatre drones basés à Niamey, dont deux MQ-9 Reaper capables de voler 24 heures sans discontinuer. Les forces françaises, les utilisent avant, pendant et après ses opérations. Ajoutés aux autres moyens de renseignement comme les écoutes et les images, recueillies notamment par les satellites ou les avions de chasse, et le renseignement humain, ils ont notamment permis la détection en octobre dernier d’un convoi suspect se dirigeant vers le nord du Mali. Les pick-up qui le constituaient et qui transportaient plus de deux tonnes d’armement ont été détruits par un raid français.
Il est un fait que le dispositif Barkhane obtienne des résultats comme dans le cas du nord du Mali où il a pu atténuer la forte tension survenue cet été. Mais le chemin est encore long avant que les forces françaises ne puissent entièrement confier le maintien de la sécurité aux pays de la région.