Le gouvernement soudanais a ordonné l’expulsion de deux hauts responsables de l’ONU du Soudan, a-t-on appris jeudi de sources onusiennes. Les raisons officielles de cette décision n’ont pas été annoncées dans l’immédiat.
Selon les sources, les deux responsables visés par cette décision sont Ali Zaatari, le coordonnateur résident du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), et Yvonne Helle, la directrice du PNUD au Soudan.
Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a condamné cette expulsion. « La sanction des responsables de l’ONU envoyés au Soudan pour exercer leurs fonctions conformément à la Charte des Nations Unies est inacceptable », a rapporté son porte-parole, Stéphane Dujarric, dans un communiqué, ajoutant que « Le Secrétaire Général appelle le gouvernement soudanais à revenir immédiatement sur sa décision, et l’exhorte à coopérer avec toutes les entités des Nations Unies présentes au Soudan ».
Ces expulsions, dont les motifs officiels n’ont pas été révélés dans l’immédiat, interviennent dans un contexte de tensions entre les autorités de Khartoum et les forces du maintien de la paix de l’ONU déployées dans le pays.
Le mois dernier, le président Omar el-Béchir avait ainsi réclamé le départ de la Mission conjointe ONU-Union Africaine au Darfour (MINUAD), la qualifiant de « fardeau pour la sécurité du Soudan ». Cette demande a été formulée quelques jours après que la MINUAD s’est vue interdite de se rendre dans un village du Darfour où elle devait enquêter sur des allégations de viol collectif commis par l’armée soudanaise. Le Darfour, vaste région de l’ouest du pays, est déchiré par un conflit meurtrier depuis 2003.
Selon les sources onusiennes, les autorités soudanaises ont prié Mme Helle de quitter le Soudan avant le 29 décembre, tandis que M. Zaatari a jusqu’au 2 janvier pour quitter le pays.