Dans une interview accordée au « Journal du Dimanche », le ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian a confirmé le statut de carrefour terroriste que prend le sud de la Libye. Toutefois, il juge inopportun une intervention militaire dans la région en l’absence d’une solution politique à la crise qui secoue actuellement le pays.
Un « hub terroriste », c’est ainsi que Jean-Yves Le Drian désigne le sud de la Libye. D’après les informations rassemblées par la France, l’Etat islamique, Al-Qaïda et Ansar Dine se regroupent dans la région. De grandes figures terroristes telles que Mokhtar Belmokhtar, l’un des principaux chefs d’Al-Qaïda au Maghreb Islamique, ou encore le leader d’Ansar Dine Iyad Ag Ghali y auraient trouvé refuge depuis un certain temps déjà.
Des points de connexion y apparaissent entre l’Etat islamique et des groupes qui se réclamaient jusqu’alors d’Al-Qaïda. La fusion de ces mouvements inquiète à plus d’un titre les Français et les Occidentaux de manière générale, principalement en raison de leur proximité géographique avec l’Europe.
Jean-Yves le Drian estime à 20 000 combattants l’effectif de cette « armée terroriste » relevant du califat de l’Etat islamique qui dispose en plus de chars repris à l’armée irakienne, des moyens financiers tirés des revenus du pétrole, d’une technicité au combat et d’un savoir-faire dans l’utilisation des médias sociaux.
Le sujet sensible du sud libyen devrait être pleinement saisi l’année prochaine aussi bien par les pays voisins de la Libye et l’Union africaine que par les Nations unies qui s’en préoccupent de plus en plus. Les dirigeants des Etats du G5 du Sahel (le Tchad, le Mali, le Niger, la Mauritanie et le Burkina Faso) ont appelé le 19 décembre dernier à Nouakchott où ils étaient réunis à une intervention internationale pour neutraliser les groupes armés en Libye.