Ce vendredi à l’aube, le groupe djihadiste Boko Haram a pour la première fois mené une attaque sur le territoire tchadien. La presqu’île de Ngouboua, sur la rive tchadienne du lac Tchad, a été prise d’assaut par les islamistes.
Vers 3h du matin, les islamistes ont pris d’assaut la presqu’île après avoir traversé le lac à bord de quatre « hors-bord », de grandes pirogues motorisées. De sources militaires tchadiennes, les islamistes auraient commencé à tirer sur tout ce qui bougeait avant que les militaires tchadiens ne commencent à riposter. Ces derniers se seraient ensuite lancés à la poursuite des islamistes qui auraient pris la fuite en direction du Nigéria. Le bilan officiel fait état d’un mort et de quatre blessés parmi les militaires tchadiens et de deux combattants morts et cinq autres blessés dans les rangs des islamistes.
De toute évidence, l’attaque n’avait d’autre raison d’être que de faire des victimes parmi les Tchadiens, ce qui laisse penser qu’elle est une réplique à l’offensive lancée par N’Djamena contre le groupe djihadiste. Le village de Ngouboua, situé sur une presqu’île à 18 kilomètres du Nigéria, accueille plus de 7 000 réfugiés de ce pays qui ont pour la plupart fui les attaques, émaillées de massacres, menées par les islamistes depuis début janvier.
L’insécurité créée par les agissements de Boko Haram sur l’ensemble de la région est devenue une vérité indéniable. Avec des attaques menées ces dernières semaines au Niger et au Cameroun, Boko Haram cherche à étendre le conflit à toute la région. Le lac Tchad, autrefois un carrefour commercial stratégique pour les quatre pays riverains que sont le Tchad, le Cameroun, le Niger et le Nigéria, voit depuis de nombreux mois ses échanges économiques paralysés par l’insécurité.