Malgré la réconciliation politique et les élections auxquelles ont participé les islamistes d’Ennahda, le terrorisme est loin d’être vaincu en Tunisie, où quatre gendarmes ont été tués mercredi.
L’attaque, annoncée par le ministère de l’Intérieur, est intervenue dans la nuit de mardi à mercredi près de la frontière algérienne, dans une zone où un groupe djihadiste est fortement présent.
Les circonstances de l’incident sont encore floues, cependant plusieurs sources concordantes confirment que les djihadistes ont ouvert le feu à un point de contrôle de la Garde nationale dans le gouvernorat de Kasserine, au mont Chaambi, près de la frontière avec l’Algérie.
Les auteurs de l’attentat sont présentés comme étant des membres du groupe lié à Al Qaeda, « les phalanges Okba ibn Nafaa ». Ils sont d’ailleurs pourchassés depuis décembre 2012 par les forces tunisiennes qui tentent de neutraliser ces combattants, sans succès malgré plusieurs campagnes de bombardements et opérations terrestres.
Plusieurs dizaines de membres des forces de sécurité tunisiennes ont été tués ou blessés dans cette zone reculée du pays. Ces rebelles islamistes sont notamment responsables de l’attaque la plus sanglante de l’histoire de l’armée tunisienne, lorsque 15 soldats avaient été tués au mont Chaambi en juillet dernier. Les djihadistes liés à Al Qaeda ont également revendiqué un assaut fin mai contre le domicile du ministre de l’Intérieur de l’époque.
Depuis la révolution de janvier 2011, la Tunisie connait une virulence sans précédent de la mouvance extrémiste islamiste. Le pays est devenu l’une des principales terres de recrutement pour les groupes islamistes armés en Syrie, en Irak ainsi qu’en Libye.
Les observateurs évaluent le nombre de tunisiens enrôlés dans des filières terroristes à l’étranger entre 2 000 et 3 000. Cependant, une partie de cet effectif est revenue combattre sur le sol tunisien dans des organisations terroristes régionales. D’après les autorités tunisiennes, ce sont ces membres actifs sur le territoire qui représentent la principale menace à la sécurité du pays.