Le gouvernement nigérien a ouvert une enquête et décrété trois jours de deuil national après le bombardement d’un village du sud-est du Niger par un avion non identifié, et qui aurait fait selon le dernier bilan pas moins de 36 morts et une vingtaine de blessés.
Suite à cet incident sans précédent qui a eu lieu dans le village de Bosso, les autorités nigériennes ont rapidement débuté leur travail d’investigation pour tirer au clair les circonstances exactes liées à cette tragédie.
Les soupçons d’une attaque terroriste par voie aérienne ont vite été dissipés à cause du peu de moyens matériels dont dispose le groupe terroriste Boko Haram. Les suppositions se sont plutôt basées sur une faute militaire occasionnée par l’un des pays voisins du Niger et qui dispose d’avions opérationnels.
L’appareil militaire qui aurait bombardé ce petit village du sud-est nigérien appartiendrait donc apparemment à l’un des pays formant la coalition anti-Boko Haram dont font partie le Niger, le Nigeria, le Tchad, le Cameroun et le Benin. Cependant, aucune armée de ces pays-là n’aurait confirmé le largage de bombes sur cette zone.
Pour certains habitants de Bosso, cette tragédie a été causée par un avion de l’armée nigériane. Preuve à l’appui, ils affirment avoir aperçu sur le fuselage de l’avion, les couleurs vert et blanc, signe distinctif des avions militaires nigérians.
Pour se dégager de toute responsabilité, le ministère de la Défense nigérian a indiqué qu’aucun de ses appareils n’aurait survolé la zone indiquée le jour du bombardement. Les armées tchadienne et nigérienne ont par ailleurs souligné ne pas avoir déployé d’avions pour bombarder une quelconque zone dans cette région.
D’après les spécialistes, ce genre de cafouillage n’est pas rare, surtout lorsqu’une coalition de plusieurs armées, peu coordonnées entre elles, combat une milice rebelle sur une vaste région.