La CMA (Coordination des Mouvements de l’Azawad), qui regroupe les principaux groupes rebelles touaregs, a confirmé par communiqué qu’il avait signé hier jeudi à Alger l’accord de paix adopté en mars par les autorités maliennes et des mouvements pro-gouvernementaux. Elle précise toutefois qu’elle ne signera pas de texte définitif sans de nouvelles garanties.
Les Touaregs disent avoir paraphé le document qui leur était présenté « dans un esprit d’équité et de bonne foi ». Mais les divergences sont loin d’être toutes réglées. La CMA déplore dans son communiqué qu’aucun mécanisme de garantie à l’égard des violations du cessez-le-feu n’ait été véritablement mis en place tout au long du processus. Or, les Touaregs estiment ces garanties indispensables pour éviter toute nouvelle escalade. La CMA a prévenu depuis mercredi qu’elle ne se rendrait pas à la cérémonie prévue vendredi à Bamako pour la signature définitive. L’annonce de la signature de paix à Alger a été malgré tout saluée, notamment par la France qui s’est beaucoup investie dans la stabilisation de ce pays.
La CMA réunit le MNLA (Mouvement National de Libération de l’Azawad), le HCUA (Haut Conseil pour l’Unité de l’Azawad) et le MAA (Mouvement Arabe de l’Azawad) et avait indiqué en mars que l’accord de paix et de réconciliation intermalien conclu sous l’égide de l’Algérie ne répondait pas à ses exigences. Les médiateurs espèrent des négociations laborieuses actuellement en cours en Algérie qu’elles posent les bases d’une paix durable dans le nord du Mali. La rébellion en 2012 quand les séparatistes touaregs du nord du Mali se sont alliés aux islamistes qui se sont emparés de la moitié du pays avant d’en être chassés par les forces françaises était la quatrième révolte armée entre Bamako et les Touaregs depuis l’indépendance du pays en 1960.