Notamment élu sur son engagement à vaincre le groupe terroriste Boko Haram, le nouveau président nigérian Muhammadu Buhari tarde à se mettre en ordre de bataille alors que les insurgés islamistes ont tué plus de 300 personnes dans une série d’attentats au cours de ces deux dernières semaines.
Muhammadu Buhari a juré de faire de la ville de Maiduguri, dans le nord-est du pays la base du centre de commandement des unités mobilisées dans la lutte contre Boko Haram. La déclaration du président sur cette ville, qui passe pour être le bastion des islamistes a été interprétée par ces derniers comme une véritable déclaration de guerre. Alors que le président tarde à traduire en actes ses paroles, les islamistes sont passées à l’attaque et Abubakar Shekau, le leader de Boko Haram, a décidé de faire de Maiduguri sa ville souffre-douleur. Une pluie d’attentats kamikazes, calculés pour faire le maximum de victimes, s’est abattue sur le nord du pays. Ils ont fait plus de 300 morts, rajoutant à la psychose des populations.
Ils sont aujourd’hui de plus en plus nombreux ceux qui pensent que Muhammadu Buhari, qui a fait de la lutte contre Boko Haram sa priorité, a commis une erreur stratégique en dévoilant ses plans pour Maiduguri, d’autant plus qu’il n’avait visiblement pas de plan d’attaque parfaitement établi. De plus, son équipe gouvernementale n’est toujours pas formée. L’image de laxisme qui s’affiche sur ce début de la présidence de Muhammadu Buhari, dont les populations du Nord sont en train de payer le prix fort, n’est pas sans rappeler celle de son prédécesseur Goodluck Jonathan qui a fait preuve d’une mollesse criarde et d’une impuissance inqualifiable devant les insurgés islamistes de Boko Haram.