Le porte-parole de l’armée nigériane Sani Usman a annoncé l’explosion hier dimanche, de trois bombes à Maiduguri, fief historique de Boko Haram et plus grande ville du nord-est du Nigéria, faisant au moins huit morts, selon des sources hospitalières.
Trois engins artisanaux improvisés ont explosé dans les quartiers de Gomari et d’Ajilari à Maiduguri en début de soirée à quelques minutes d’intervalles. Selon des témoins, la première explosion a été entendue peu après le début des dernières prières de la journée. Les forces de sécurité ont été immédiatement déployées sur place. Plusieurs personnes ont été blessées et, selon le personnel soignant, une cinquantaine d’entre eux ont été hospitalisés, ce qui laisse craindre que le bilan des victimes, pourrait s’alourdir. L’attaque n’a pas été revendiquée dans l’immédiat, mais elle porte la marque du groupe islamiste Boko Haram. Sani Usman n’a pas fait mystère des soupçons de l’armée nigériane en précisant que cette dernière était déterminée à vaincre Boko Haram dans les plus brefs délais.
Depuis l’investiture le 29 mai dernier du président Muhammadu Buhari à la tête du Nigéria, une vague de violences frappe le nord-est du pays, peuplé en majorité de musulmans, et Maiduguri, où est né Boko Haram, en est l’épicentre. Cette vague de violences a fait environ 800 morts. En réponse, le Nigéria, le Tchad, le Cameroun, le Niger et le Bénin sont en train de déployer 8 700 soldats qui constitueront la MNJTF (Force d’intervention conjointe multinationale), une force régionale dont la mission sera d’arrêter la progression du groupe islamiste qui a déjà provoqué la mort de 15 000 personnes et contraint deux millions de Nigérians à fuir leurs foyers en six ans d’insurrection.