Le détricotage des services de renseignements algériens par le clan proche du président Bouteflika se poursuit sans relâche, avec la condamnation à 5 ans de prison ferme du général Hassan, connu pour avoir été à la pointe de la lutte antiterroriste en Algérie durant la guerre civile des années 1990.
Avant le général Hassan, de son vrai nom Abdelkader Ait Ouarabi, c’était le très redouté général Toufik, patron des noms moins terribles services secrets du DRS, qui était limogé en septembre. Un limogeage considéré comme un règlement de comptes entre clans de l’armée algérienne, dont les généraux détiennent la réalité du pouvoir en Algérie.
Le général Hassan était le fidèle parmi les fidèles du général Toufik, ce dernier ayant été considéré comme le « faiseur des présidents » algérien depuis un quart de siècle en Algérie. Aussi la lourde peine de 5 ans de prison infligée au général Hassan est vue par les observateurs comme un message supplémentaire au général Toufik.
L’objectif est de signifier à ce dernier qu’il ne doit plus compter sur aucun de ses relais pour espérer regagner une quelconque influence dans les cercles du pouvoir. D’ailleurs, le général Toufik a clairement affiché sa volonté de ne pas relever le défi en renonçant à se présenter au procès comme témoin à décharge, en dépit des demandes insistantes de l’un des avocats du général Hassan.
Accessoirement, ce procès a montré le jeu trouble de l’armée dans la manipulation des groupes terroristes algériens des années 90, notamment les GIA, les ancêtres de l’actuel AQMI qui a rejoint les rangs de l’organisation terroriste de l’autoproclamé Etat Islamique. Le général Hassan a été condamné pour des faits qui remontent à 2013, lorsqu’il chapeautait une unité d’élite du DRS, le SCORAT, Service de coordination opérationnelle et de renseignement antiterroriste.
Les hommes du général avaient infiltré un groupe terroriste auquel ils lui avaient livré des armes, avant d’essayer de neutraliser les extrémistes à la frontière entre l’Algérie et la Libye et de récupérer le matériel.
Les détails de l’affaire restent assez vagues, mais les observateurs restent cependant, convaincus que cet officier supérieur qui compte parmi les plus gradés de l’armée, a été une victime collatérale de la guerre sans merci que se livrent actuellement les clans au pouvoir en Algérie.