Le village de Gogone, dans le sud-est du Niger, près de la frontière avec le Nigéria, a été attaqué mercredi soir par des hommes supposés être des djihadistes du groupe nigérian Boko Haram, une franchise du groupe Etat islamique en Afrique de l’Ouest. L’attaque a fait au moins 18 morts, plusieurs blessés ainsi que de nombreux dégâts matériels.
Selon les différents témoignages recueillis, les assaillants ont déferlé sur le village en nombre pour mener leur attaque qui a duré près de deux heures. Les villageois se sont défendus avec des arcs et des flèches face à des insurgés armés de kalachnikov. Selon le maire de Bosso qui s’est rendu sur place, soixante-dix maisons ont été brûlées et 18 personnes, dont un enfant ont été tués ou brûlés par les flammes. Jusqu’à hier jeudi, dans la soirée, une fillette était encore portée disparue. Onze autres villageois ont été blessés, dont quatre qui se trouvent dans un état grave, ont été acheminés à Diffa, capitale de cette région du sud-est du Niger.
Comme pour chaque attaque de ce genre dans la région, les soupçons se sont immédiatement orientés vers les insurgés de Boko Haram, des soupçons d’autant plus forts que les assaillants ont gagné le village de Gogone, situé une quinzaine de kilomètres de Bosso et à dix mètres de la rivière Komadougou Yobé, qui fait office de frontière naturelle entre le Niger et le Nigéria. Le mois dernier, 13 villageois avaient été égorgés suite à une autre attaque similaire contre une localité proche de Diffa.
Cette région du sud-est du Niger est devenue une cible de prédilection pour les insurgés de Boko Haram, avec des dizaines de raids transfrontaliers recensés cette année, au point que l’état d’urgence y a été instauré et reconduit le mois dernier par le Parlement.