L’ancien homme fort du pays, le général Toufik qui a dirigé les renseignements du pays pendant plus d’un quart de siècle, a relancé la guerre des clans au sommet de l’Etat en dénonçant vivement, vendredi, la condamnation à cinq ans de prison du général à la retraite Abdelkader Aït Ourabi, dit Hassan.
C’est une première dans l’histoire de l’Algérie et de son régime politico-militaire. L’ancien patron des terribles renseignements algériens, le général Toufik, a rompu son silence légendaire par la publication d’un message où il dénonce la condamnation de son subalterne, le général Hassan à cinq ans de prison ferme.
Le message diffusé sur le site web du quotidien algérien El Watan, a largement été relayé par les médias nationaux qui révèlent au grand jour la lutte sourde pour le pouvoir en Algérie. D’après eux, le régime opaque qui a cours depuis des décennies dans le pays, s’apprête à vivre un tournant majeur avec désormais deux clans qui se disputent ouvertement le pouvoir. D’un côté, le cercle présidentiel représenté par plusieurs généraux fidèles au chef d’Etat Abdelaziz Bouteflika, malade et cloué sur une chaise roulante, assisté de son frère Saïd, et de l’autre les anciens dirigeants des renseignements algériens, avec à leur tête le général Toufik, récemment limogé, le général Hassan et enfin l’ancien ministre de la Défense Khaled Nezzar.
Le général Toufik qui a toujours entretenu une opacité sans faille sur sa personne, a été contraint vendredi de rompre son silence en prenant la défense de son ancien subordonné, Abdelkader Aït Ourabi, responsable de la cellule anti-terroriste du DRS.
Appelé à juste titre « Rab Dzaïr », « le Dieu de l’Algérie », le général Mohamed Lamine Mediene, dit Toufik, était en poste depuis plus de 25 ans à la tête du puissant Département du Renseignements et de la Sécurité (DRS).
Sa position privilégiée au sein du régime politico-militaire algérien avait longtemps laissé imaginer qu’il était indétrônable.
Une opinion qui a été contredite en septembre dernier après sa mise à la retraite forcée. Les observateurs s’interrogent à présent sur l’issue de ce bras de fer au sommet de l’Etat et ses implications potentielles sur la sécurité et la stabilité de l’Algérie.