Des représentants des deux autorités libyennes rivales ont annoncé hier dimanche, à la surprise générale, être parvenus à un accord sur un processus politique pour mettre fin au conflit qui ravage le pays depuis la chute de Kadhafi.
Cet accord doit encore être approuvé par les deux Parlements, le CGN (Congrès Général National) à Tripoli, composé de conservateurs et des révolutionnaires les plus durs, et la chambre des représentants à Tobrouk, à tendance modérée et reconnue par la communauté internationale.
Selon les premières informations à filtrer, la « déclaration de principe » adoptée hier par les négociateurs a pour but de lancer les bases d’ « une coopération transparente » entre les deux parties afin de parvenir à un accord politique prévoyant notamment la formation d’un gouvernement d’union nationale. Dans le détail, il est prévu la mise en place d’un comité composé de dix membres, cinq de chaque Parlement, qui aura pour tâche de choisir un Premier ministre et deux vice-Premiers ministres, un chaque camp. Les noms des candidats pressentis à ces postes n’ont pas encore été révélés. Les deux délégations sont également tombées d’accord pour revenir à la constitution de 1951, amendée en 1963, abolie par Kadhafi en 1969 et réaménagée à la situation actuelle.
L’annonce de cet accord, au terme des discussions entre les deux parties à Gammarth, dans la banlieue de Tunis, est d’autant plus surprenante que ces discussions étaient au point mort. Les deux parties ont affirmé s’être réunis sans ingérence étrangère, ni même de la part de la Tunisie qui les accueillait, et sans conditions préalables. L’annonce de cette évolution politique qui ouvre la voie à une stabilisation du pays est une bonne nouvelle pour de nombreux pays, notamment les voisins de la Libye, qui s’alarment de la montée en puissance en Libye de l’organisation de l’Etat islamique.