Le Fonds des Nations unies pour l’enfance «Unicef» a publié ce mardi, un communiqué dans lequel il révèle que plus d’un million d’enfants africains ont déserté les écoles du Nigeria, du Niger, du Tchad et du Cameroun à cause des exactions de la secte terroriste nigériane Boko Haram.
Boko Haram, dont le nom signifie « l’éducation occidentale est un péché », en haoussa la langue la plus parlée dans le nord du Nigeria, a logiquement fait des écoles, des élèves et des professeurs ses cibles de prédilection à l’image de l’attaque dans l’Etat de Yobé, au Nigeria, qui avait fait 59 morts parmi les étudiants en 2014 ou encore l’enlèvement la même année, de 276 lycéennes à Chibok, dans le nord-est du pays.
Plus de 2.000 écoles nigérianes, camerounaises, tchadiennes et nigériennes restent portes closes en raison des conflits. Des centaines d’établissements ont été pillés, endommagés ou détruits. Les enfants ont peur de retourner à l’école. Et plus ils restent déscolarisés, estime l’UNICEF, plus ils courent le risques d’être victimes d’abus et d’être recrutés par des groupes armés, et la situation ne semble prête à s’améliorer dans le proche avenir.
L’insécurité et la peur de la violence dissuadent toujours de nombreux enseignants de reprendre les cours et empêchent les parents d’envoyer leurs enfants à l’école. Si, quoique surpeuplées et sous-équipées, des centaines d’établissements ont rouvert leurs portes ces derniers mois au Nigeria, depuis que l’armée nigériane a regagné du territoire sur les islamistes, seule une école sur les 135 fermées en 2014 dans le nord du Cameroun a repris les cours cette année.
Le président nigérian Muhammadu Buhari a donné jusqu’à la fin de l’année, un ultimatum à son armée pour mettre fin aux violences du groupe islamiste. Les spécialistes estiment que même si cette échéance peu réaliste, était respectée, les autorités du pays auraient malgré tout du mal à gérer de profonds troubles sociaux découlant de la déscolarisation de toute une génération d’enfants.