Dans un contexte marqué par une recrudescence des risques de violences, la présidence tunisienne a annoncé mardi la prolongation de l’état d’urgence pour deux mois, une durée relativement longue pour permettre aux forces de l’ordre de continuer à disposer de pouvoirs accrus en vue de mener à bien leurs missions de maintien de la paix.
Cette mesure d’exception vient donc prolonger l’état d’urgence qui devait normalement expirer mercredi, soit 30 jours exactement après son entrée en vigueur. Le gouvernement tunisien avait en effet pris la décision d’instaurer des mesures sécuritaires drastiques pour essayer d’enrayer la vague d’attentats terroristes dont a été victime le pays ces derniers mois.
L’état d’urgence qui a été prolongé jusqu’à la fin février 2016, mettra ainsi les pleins pouvoirs en matière de sécurité aux mains des forces de l’ordre, mais leur permettra également d’interdire les grèves et réunions qui peuvent troubler l’ordre public. Le gouvernement tunisien pourra par exemple décider de fermer spontanément des salles de spectacles et les débits de boissons si une menace sécuritaire apparaissait subitement.
C’est dans ce contexte que les forces gouvernementales ont multiplié les perquisitions et les arrestations depuis l’attentat terroriste du mois passé qui a fait 12 morts à Tunis. Dans le sillage de cette attaque revendiquée par l’organisation terroriste dite Etat Islamique, le gouvernement avait aussi décrété un couvre-feu sur le grand-Tunis, une décision qui a toutefois été levée il y a une dizaine de jours.
Malgré ces nombreuses mesures draconiennes visant à renforcer la sécurité dans le pays, le gouvernement tunisien trouve toujours autant de mal à enrayer la vague des violences djihadistes qui s’est emparée de la Tunisie. Le premier facteur ayant induit une telle situation est le contexte géopolitique dans lequel baigne la Tunisie. Bordée par deux pays à la situation sécuritaire instable avec d’un côté la Libye et de l’autre l’Algérie, la Tunisie tente d’échapper à tout prix à l’influence néfaste des groupes terroristes présents chez ses voisins.