Une vingtaine de candidats à l’élection présidentielle en Centrafrique ont exigé lundi l’arrêt du dépouillement des bulletins de vote, dénonçant une « mascarade » politique qui profite principalement au candidat proche de l’ancien président François Bozizé, alors que les centrafricains et la communauté internationale fondent leurs derniers espoirs sur ce scrutin pour sortir le pays d’une crise sans précédent.
Au lendemain du vote du 30 décembre pour une élection présidentielle jugée comme étant celle de la dernière chance, deux tiers des candidats qui briguent la présidence centrafricaine ont annoncé vouloir mettre fin au processus électoral actuellement en cours afin de relancer un dialogue consensuel. La raison qui motive leur décision est basée sur la récente publication des résultats partiels donnant une avance confortable à un outsider proche de l’ex-président François Bozizé.
Se basant sur les derniers pronostics électoraux qui confirment l’avance notable du candidat Faustin Archange Touadéra, les signataires de cette déclaration s’interrogent en particulier sur les résultats impressionnants qu’il a obtenus sans avoir quasiment fait campagne.
Dans une déclaration signée par la vingtaine de protestataires, les candidats à la présidence centrafricaine affirment que les opérations électorales du 30 décembre dernier ont révélé de graves insuffisances d’organisations ainsi que de multiples irrégularités dans le déroulement du scrutin. Pour eux, ces manipulations sont de nature à remettre en cause la sincérité, la transparence ainsi que la crédibilité du vote. Face à cet état de fait, les candidats à l’élection présidentielle signataires de la présente déclaration exigent l’arrêt immédiat du processus électoral au profit d’un consensus concerté.
Afin donc de faire aboutir leur requête, les candidats s’opposant à la poursuite du processus électoral prévoient de saisir très prochainement la Cour Constitutionnelle. La signature de cette déclaration par les deux tiers des candidats à la présidence n’a toutefois pas convaincu l’instance chargé du déroulement du scrutin (l’ANE) de stopper le processus électoral. Pour cette dernière, il est hors de question de bousculer le processus électoral alors qu’il est censé mettre fin à plus de trois ans de guerre civile en Centrafrique.