Mali : inquiétudes sur le retour en force des groupes terroristes

Les attaques jihadistes au Mali de la semaine dernière, avec les opérations de Kidal et Tombouctou qui ont fait 10 morts dans les rangs de la Minusma et de l’armée malienne, suscitent de plus en plus de craintes sur le retour en force des groupes armés d’Aqmi, Ansar Dine et autres MNLA.

Des craintes d’autant plus persistantes que ces attaques font suite aux attentats meurtriers de l’hôtel Radisson Blu et de la Terrasse à Bamako. Dans le nord du pays, les attentats contre les forces maliennes se multiplient un peu partout, alors que les troupes étrangères sont soumises à un harcèlement en règle. Le dernier en date a été l’attaque, dimanche dernier à Kidal, contre la force française Barkhane engagée dans le Sahel, dont un véhicule a sauté sur une mine.

Un regain d’activisme qui témoignage de la forte résilience des groupes terroristes et de leur capacité à porter des coups durs en menant des opérations d’envergure. Ni la force de l’ONU ni les troupes françaises déployées depuis janvier 2013, ne semblent dissuader les groupes jihadistes.

Avec plus de 10200 soldats et policiers, la MINUSMA avait fait naître de grands espoirs chez les maliens pour rétablir la stabilité et la sécurité dans le pays. Pourtant, c’est la mission de l’ONU qui a coûté le plus grand nombre de pertes en vies humaines depuis l’opération menée en Somalie entre 1993 et 1995.

C’est dans le but d’éviter un enlisement et de barrer la route à un retour en force des groupes jihadistes et des mouvements séparatistes dans le Nord du Mali que l’Allemagne a décidé l’envoi de 650 militaires en renfort aux troupes de l’ONU. Le président allemand, Joachim Gauck, était en visite la semaine dernière au Mali, où il s’est entretenu avec le chef d’Etat malien Ibrahim Boubacar Keïta. Des entretiens axés sur les moyens de contrer la menace terroriste au Mali et dans la zone du Sahel, et qui traduisent l’inquiétude de l’Europe et de la communauté internationale plus généralement, sur le péril jihadiste, devenu désormais transfrontalier dans une grande partie de l’Afrique.